Lectio Jamais sans les païens

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Livre du prophète Isaïe 49, 3.5-6

Le temps de la préparation


« Toi, Seigneur, ne retiens pas loin de moi ta tendresse. »
(Ps 39, 12)

Le temps de l’observation

Le livre de la Consolation ou Deutéro-Isaïe (Is 40 – 55) contient quatre textes connus sous le nom de « chants du serviteur » (Is 42, 1-4 ; 49, 1-6 ; 50, 4-11 ; 52, 13-53, 12). Ce serviteur reste un personnage difficile à identifier : est-il une personnalité corporative (le peuple ou une partie du peuple), une personne précise ? Quoi qu’il en soit, il participe au dessein de salut de Dieu, non seulement envers son peuple, alors en exil, mais aussi envers les nations. Il apporte le relèvement à un Israël « cassé » par la perte de sa liberté, de sa terre, de son temple et de son roi, ainsi que la lumière de la révélation aux nations idolâtres. Le serviteur se présente comme devancé par Dieu, puisque choisi dès le « sein » maternel. Il connaît le prix qu’il a aux yeux du Seigneur et sait que c’est de lui qu’il tient sa force. Posé en justesse face à Dieu, à lui-même et aux autres, il peut coopérer à l’œuvre divine sans orgueil ni entraves.

Le temps de la méditation

Ce chant et les trois autres ont alimenté la thématique du Christ Serviteur qui a pu dire – non sans combat, si l’on en croit le récit de la nuit à Gethsémani : « Voici je viens. » Un titre qu’il est important de revisiter à la lumière du lavement des pieds (cf. Jn 13), mais aussi de la geste des patriarches et de ces chants qui nous disent quelque chose de l’intimité entre Dieu et son serviteur. Comment aurait-il découvert le prix qu’il a aux yeux du Seigneur sans une relation assidue dans la prière et l’écoute de la Parole ? Comment aurait-il découvert que Dieu était sa force sans une relecture lucide de sa vie ? Toutes choses lui permettant d’assumer sa mission de rassembleur et de médiateur, une mission inaccessible aux seules capacités humaines. Car s’exposer dans l’annonce du Dieu unique et élargir l’espace de sa tente (cf. Is 54, 2) pour accueillir les nations, figure de l’altérité, relève bien du don de Dieu.

Le temps de la prière

« Je n’ai pas caché ta fidélité ton salut. J’ai dit ton amour et ta vérité. »
(Ps 39, 11) 

Emmanuelle Billoteau, ermite

Éditorial de janvier 2026

Les «vers d’oreille» spirituels Qui n’a jamais entendu une chanson et pensé: «Voilà exactement ce que je ressens! Voilà précisément ce que je vis…»? Parfois, on a l’impression qu’on aurait…