Lectio Trois jours après

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Évangile selon saint Matthieu 2, 13-15.19-23

Le temps de la préparation

« Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! » (Ps 127, 1)

Le temps de l’observation

Face au conseil de l’ange, Joseph ne discute pas. Il ne conteste pas le constat et ne formule pas de récrimination pour dire qu’il n’est pas d’accord avec la façon dont les choses se déroulent. Il écoute la voix de l’ange et il part avec Marie et Jésus en exil en Égypte. Aucune indication n’est donnée concernant un éventuel retour en Judée ou en Galilée. Ils partent sans perspective d’avenir véritable, sans repères clairs sur l’avenir. On mesure l’écart qui existe entre l’arrivée des mages venus d’Orient s’agenouiller auprès de l’enfant et le départ précipité de la famille, partant les mains vides vers un pays étranger : un jour l’enfant est acclamé comme le Sauveur, le lendemain, c’est un fugitif. Rien n’est donc épargné à l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Âgé de quelques jours seulement, il est soumis à la pression politique de son époque. Il vit la fuite, le déchirement, l’incertitude. L’incarnation commence par un déracinement.

Le temps de la méditation

Jésus est trop jeune pour se rendre compte de la situation mais ses parents, eux, le peuvent. Que doivent penser Marie et Joseph de ces événements ? Quels sentiments sont les leurs ? Dégoût ? Incompréhension ? Peur ? Pour eux, rien ne doit faire sens dans les événements qu’ils subissent. Si la tradition a souhaité nous raconter les premiers jours de Jésus sous cette forme, cela n’est pas pour rien. Jésus revit en sa personne l’histoire d’Israël, le peuple choisi par Dieu pour rendre témoignage au Dieu Un. Comme Israël, Jésus part en Égypte pour sauver sa vie. Cette identification est cohérente. Elle raconte que témoigner du Dieu vivant n’est pas un long fleuve tranquille. Jésus n’est pas épargné par l’existence. Vivre devant Dieu ne consiste pas à vivre sans difficultés ou incompréhensions. Jésus, en tant que fils d’Israël, montrera ce qu’est une vie vécue dans la confiance en un Dieu secrètement présent dans l’histoire.

Le temps de la prière

« De Sion, que le Seigneur te bénisse ! Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. » (Ps 127, 5)

Marie-Laure Durand, bibliste