Lectio « Avec moi, dans le Paradis »

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Évangile selon saint Luc 23, 35-43

Le temps de la préparation

« Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. »
(Ps 118, 105)

Le temps de l’observation

La promesse de Jésus est exorbitante dans la position qui est la sienne. Il a tout perdu et, bientôt, c’est sa vie même qu’il perdra. Mais dans cette situation où la majorité de ses concitoyens se ligue contre lui pour railler ses « prétentions messianiques », un dialogue s’instaure avec un homme de foi qui lui demande de se souvenir de lui – autrement dit, d’agir pour lui – quand il viendra dans son Royaume. L’aujourd’hui de Jésus n’est pas lié à la temporalité que nous connaissons. Il advient chaque fois qu’une créature humaine entre en relation avec lui et s’ouvre à la nouveauté qu’il instaure. Quant au Paradis promis, il ne s’agit pas d’abord d’un lieu mais de l’intimité avec Jésus, de la proximité avec le Père dans l’Esprit. Il nous appartient donc de découvrir le Christ comme « Dieu avec nous » et de vivre de sa présence. La royauté du Ressuscité n’a rien d’un pouvoir arbitraire qu’il exercerait sur nous, elle est bien plutôt à comprendre comme la capacité à mener chacun à son accomplissement (cf. Col 1).

Le temps de la méditation

Les larrons nous renvoient à nous-mêmes. Parfois, nous sommes enclins à exiger des signes ou des preuves : « sauve-toi toi-même, et nous avec ». Parfois Dieu nous « donne d’habiter, seul dans la confiance » (Ps 4). Une confiance ancrée dans un dialogue qui nous dépasse et débouche sur une prière de demande et d’abandon. Rien ne nous est dit du parcours de chacun de ces hommes. L’un vit manifestement son supplice comme une injustice, annihilant toute compassion et toute solidarité envers un semblable qui subit le même sort. Alors que l’autre assume son châtiment. Par-delà les circonstances particulières et le côté inadmissible de la crucifixion, ces deux larrons nous donnent finalement l’occasion de nous interroger sur ces deux attitudes du cœur : l’une qui accuse les circonstances ou autrui et génère l’amertume ; l’autre, qui consent à ce qui advient, ouvrant ainsi un espace à l’inattendu de Dieu dans l’exercice de sa royauté, source de réconciliation et de paix.

Le temps de la prière

Seigneur, « que ton règne vienne ». (Lc 11, 2)

Emmanuelle Billoteau, ermite

Éditorial d'octobre 2025

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