Lectio Un païen reconnaissant

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Deuxième livre des Rois 5, 14-17

« Le Seigneur a fait connaître
sa victoire et révélé sa justice
aux nations. » (Ps 97, 2)
Le temps de l’observation
Au terme de tout un périple relaté dans le chapitre 5 du deuxième livre des Rois, Naaman est guéri de sa lèpre, une maladie invalidante qui, à cette époque, entraînait une mort sociale. Avant d’en arriver au bain purificateur dans le Jourdain, le général syrien a dû laisser tomber bon nombre de ses préjugés « mondains » : accueillir les paroles d’une jeune esclave ; partir pour un pays étranger et ennemi dont le degré de développement était loin de celui de sa propre nation ; recevoir d’un simple messager, et non du prophète Élisée lui-même, l’annonce de la marche à suivre pour sa guérison ; enfin, accepter une médication assez éloignée de celle à laquelle il s’attendait. Et le fruit de ce réajustement, du consentement à passer par des médiations humbles, se révèle être non seulement la guérison physique mais encore la guérison intérieure exprimée par sa foi nouvelle au Dieu unique : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu. »
Le temps de la méditation
L’expérience a été déterminante pour Naaman, précédant sa compréhension de l’événement. Sa foi s’est forgée dans le creuset d’un lâcher-prise douloureux et dérangeant, comme peut aussi se forger et se fortifier la nôtre, si nous consentons à nous laisser déplacer et à sortir de nos préjugés sur ce qui doit être, sur les personnes censées pouvoir nous aider et être des médiations de l’action divine. L’heureuse issue de cette aventure nous incite donc à écouter sans préjugés et à ouvrir nos yeux pour reconnaître chez « l’étranger » à notre foi, à notre culture, à notre classe sociale, une capacité à transmettre la vie de Dieu et un modèle inspirant en matière de reconnaissance. Les Pères de l’Église ont lu la plongée de Naaman dans le Jourdain comme une figure du baptême qui guérit de la lèpre du péché, laquelle est le symbole de tout ce qui détruit notre intégrité sur le plan personnel et social et nous empêche de vivre dans l’action de grâce.
Le temps de la prière
« Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez. » (Ps 97, 4) 

Emmanuelle Billoteau, ermite

Éditorial d'octobre 2025

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