Commentaire Ville ou jardin ?

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Si le monde à venir est parfois décrit, à l’image de l’acte créateur, comme une nature réconciliée, où même les prédateurs sont herbivores, Abraham attend plutôt une cité aux vraies fondations dont Dieu est « le bâtisseur et l’architecte ». Faut-il donc comprendre ce temps ultime que le Père prépare aujourd’hui, qu’il anticipe par le geste plénier du Fils et dans le don de son Esprit, comme un jardin luxuriant et pacifié, ou bien comme une ville harmonieuse, à distance de toutes les Babel que l’humanité construit ? Faut-il contribuer à la sauvegarde d’une Création menacée par la transformation des relations entre humains, ainsi qu’entre les humains et les autres vivants ? Ou doit-on s’engager dans la construction d’une cité réconciliée, qui offre sa juste place à chaque personne ? Ces imaginaires bibliques peuvent nourrir deux chemins différents dans l’annonce de l’Évangile, sous la forme d’un souci écologique plus nécessaire que jamais ou bien d’une attention aux phénomènes urbains en pleine croissance. Le chemin de foi esquissé aujourd’hui invite à s’inspirer aussi d’une troisième représentation biblique des temps à venir : un festin pour toutes les nations. Le repas ultime que Dieu offre à tous accomplit alors l’alliance inaugurée avec le peuple d’Israël et invite à prendre dès aujourd’hui la tenue de service. Parce que nous avons reçu gratuitement le don de la foi, nous pouvons librement en partager les fruits.

Quels gestes écologiques ai-je posés cet été ?
À qui puis-je offrir le service du partage de la foi chrétienne ? 

Luc Forestier, prêtre à La Madeleine (diocèse de Lille)

Éditorial de juin 2025

Un amour sans ficelles Je me souviens encore du pire cadeau que j’aie jamais offert. J’avais dix-sept ans et un faible pour une fille qui célébrait son anniversaire. Tout fier,…