Commentaire La véritable autorité

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Un homme vient demander à Jésus d’arbitrer un conflit autour­ d’un héritage. Jésus a l’air agacé par cette requête : « Qui donc m’a établi pour être votre juge ? », répond-il d’emblée un peu sèchement. Jésus ne veut pas être traité comme si son autorité spirituelle lui conférait un droit de regard sur toute affaire. Ou comme si cette autorité légitimait qu’il se fasse servir ou, plus grave encore, qu’il prenne la place de Dieu. D’autres passages laissent transparaître sa méfiance à ce sujet. Remémorons-nous sa réponse – « Il n’y a de bon que Dieu seul » – à l’homme qui lui donne le titre de « bon maître » (cf.  Lc 18, 18-19), son insistance à se faire baptiser par Jean le Baptiste quand ce dernier se déclare indigne d’accomplir un tel geste, ou encore sa remarque à Pierre, qui refuse que Jésus lui lave les pieds. Certes, tout au long des Évangiles Jésus accepte d’être appelé « maître », mais il reste prudent face à la fascination que son ascendant spirituel suscite. Il détient la véritable autorité, celle qui refuse de s’imposer. Ainsi, il ne répond pas à la demande de l’homme, il le renvoie à sa liberté dans la gestion de ses relations et de ses affaires. Mais, par sa réaction que nous venons de relever et la parabole qu’il raconte ensuite, Jésus donne une leçon bien utile sur l’idolâtrie : il faut nous garder de celle qui vise les hommes autant que de celle qui vise les choses.

De mon côté, qu’est-ce que je pense de ce Jésus qui me renvoie à ma liberté, qui me suggère de m’assumer pleinement ?
De quelles richesses « en vue de Dieu » puis-je rendre compte aujourd’hui ? 

Marie-Caroline Bustarret, théologienne, enseignante aux facultés Loyola Paris

Éditorial de juin 2025

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