Lectio Recevons l’Esprit

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Évangile selon saint Jean 14, 15-16.23b-26

Le temps de la préparation
« Viens, Esprit Saint, en nos cœurs » (Séquence).

Le temps de l’observation
Nous sommes dans le « discours d’adieu ». Jésus prépare ses disciples à la période post-pascale. C’est le Père qui donnera l’Esprit en réponse à sa prière. L’Esprit est présenté comme l’autre Défenseur : autre parce que le Christ, durant sa vie terrestre, s’est déjà manifesté comme le Défenseur et le Consolateur de l’humanité en butte à la violence et à la mort qui sévissent dans le monde. Le Christ de Jean envisage la vie chrétienne sous l’angle du combat entre la lumière et les ténèbres, entre les forces de vie et celles de mort, sous l’angle du Jugement lié au positionnement de chacun ici et maintenant. La présence de l’Esprit apparaît comme un don, conditionné par le retour de Jésus au Père : « Il vaut mieux pour vous que je m’en aille » (Jn 16, 7). Un don lié à l’événement pascal : « Jardin des oliviers millénaires. II faut broyer les olives pour que l’huile de feu, l’Esprit Saint, se répande sur les blessures du monde » (Patriarche Bartholomée Ier, Chemin de Croix au Colisée, 1994).

Le temps de la méditation
Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, ne s’impose pas à nous. Sa présence s’inscrit dans la dynamique de l’amour, amour qu’il porte aux disciples et que les disciples lui portent en retour. Mais qu’est-ce qu’aimer ? Ici, l’amour se manifeste par la garde de la Parole. Il ne s’agit pas d’en rester à un vague sentiment, mais de mettre en pratique les commandements dont celui de l’amour mutuel. Car garder, c’est se laisser façonner, transformer, pour devenir « d’autres christs », d’autres « oints ». Or la garde de la Parole suppose de « mourir à soi-même » : en se décentrant de ses préoccupations immédiates, en renonçant à se mettre au centre de tout pour dégager un espace où Dieu viendra faire sa demeure. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Une expérience à vivre loin du ritualisme et du légalisme, pour que l’annonce de la Bonne Nouvelle porte du fruit.
Le temps de la prière

« Ô lumière bienheureuse,
viens remplir le cœur
de tous tes fidèles » (Séquence).

Emmanuelle Billoteau, ermite