Commentaire De la négociation à la prière

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Comment ne pas admirer cet étonnant dialogue entre Abraham et le Seigneur ? Pour en goûter la saveur, remarquons les versets en amont : ils précisent que l’initiative vient du Seigneur lui-même : « Vais-je cacher à Abraham ce que je veux faire ? » Dieu veut faire part de son projet au patriarche avec lequel il a conclu une alliance. Celle-ci engage le patriarche et sa descendance à pratiquer la justice et le droit. Abraham et Sarah ne viennent-ils pas d’apprendre que la promesse de la naissance d’un fils leur est acquise ? Oui, le Seigneur est maître de l’impossible. Ainsi, avec audace, Abraham ose sonder respectueusement son Seigneur, qui se laisse toucher par l’interpellation au point de modifier son projet. D’intercession en intercession, Abraham apprend que le Seigneur écoute sa prière. Tandis que diminue le nombre de justes espérés pour que Dieu épargne la ville, la foi d’Abraham grandit. Celui-là même dont saint Paul dira « qu’ayant eu foi en Dieu, il lui fut accordé d’être juste ». La sagesse d’Abraham de ne pas descendre en deçà de dix justes peut sans doute être entendue comme un acte de foi et de respect de Dieu. La justesse de la demande du patriarche est peut-être de se tenir dans une distance appropriée avec son Seigneur, sans prendre sa place. Comment demander avec l’ardeur d’Abraham la miséricorde du Seigneur sans chercher à lui imposer la manière dont il choisira de faire miséricorde ?

Ai-je l’audace de parler au Seigneur comme « un ami parle à son ami », d’intercéder avec insistance et respect ?
Quelle est la place de la supplication et de l’intercession pour le monde dans ma prière ? 

Anne Da, xavière

Éditorial de juillet 2025

Fautif… et heureux! «Je me sens coupable alors que je ne devrais même pas… C’est sans doute à cause de mon éducation judéo-chrétienne.» J’entends régulièrement cette rengaine dans la bouche…