14e dimanche du temps ordinaire - Couleur liturgique: vert
Lettre de saint Paul apôtre aux Galates 6, 14-18
Le temps de la préparation « Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour ! » (Ps 65, 20) Le temps de l’observation Les paroles de Paul sont à resituer dans leur contexte : un conflit avec les Galates fascinés par les observances du judaïsme, dont la circoncision marqueur d’identité. Paul les accuse d’être passés à « un Évangile différent » de celui qu’il leur avait transmis (cf. Ga 1, 6) : la Bonne Nouvelle de Jésus Christ offerte tant aux Juifs qu’aux païens, autant dire à portée universelle et non liée à une identité particulière ; la Bonne Nouvelle d’un salut totalement gratuit à recevoir dans la foi et non à conquérir par des pratiques ou de quelconques prouesses. Paul parle d’un retournement qui a bouleversé sa vie et toutes ses valeurs : « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. » Le monde symbolisant ici la prétention de l’humanité à se diriger et à se sauver elle-même, plutôt qu’à se recevoir de Dieu. La seule fierté de Paul est désormais la croix du Christ auquel il est uni, portant dans son corps les souffrances de celui-ci dans la certitude de participer à sa résurrection. Le temps de la méditation En filigrane, nous pouvons entendre les affirmations de Paul sur la liberté chrétienne : « C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés » (Ga 5, 1). C’est bien cette liberté qu’il revendique : « Dès lors que personne ne vienne me tourmenter. » En ce sens, Paul nous renvoie à notre conscience éclairée par l’Esprit, à la liberté dans nos prises de décision – que ce soit par rapport au regard des autres, aux lois de notre milieu, de notre culture, de notre époque. Mais cette liberté, il le précise, ne doit pas devenir « un prétexte à notre égoïsme » (cf. Ga 5, 13), à notre désir de nous démarquer, de dominer autrui… Et la seule manière juste de la vivre est de demeurer unis au Christ pascal – non seulement au Ressuscité mais à celui qui s’est fait serviteur et a donné sa vie par amour – et d’accueillir le salut dans cette gratitude qui nous détache de nous-mêmes pour nous tourner vers l’Auteur de tout don. Le temps de la prière « Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec [notre] esprit. » (Ga 6, 18)
Emmanuelle Billoteau, ermite
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