Éditorial du mois Éditorial d’août 2025 A A Ressembler aux enfants L’hiver dernier, ma femme et moi avons passé une semaine dans le Sud au bord d’une plage, comme tant d’autres de nos compatriotes en quête d’un peu de chaleur. Alors que nous nous informions pour choisir le complexe hôtelier où nous allions loger, j’ai remarqué que certains établissements indiquaient: «Dix-huit ans et plus». Autrement dit, espace et temps garantis sans aucun enfant. J’ai trouvé ça un peu triste… Il me semble que voir et entendre des enfants s’amuser, s’émerveiller, découvrir la puissance des vagues et le goût salé de la mer fait justement partie de l’expérience des vacances dans ce type d’endroit. Les regarder se transformer en architectes ou en ingénieurs en construisant un magnifique château de sable entouré d’une profonde digue… Cela dit, leur présence s’accompagne aussi de réalités bien différentes du portrait plutôt idyllique que je viens d’en livrer. Pensons aux cris, aux pleurs, aux disputes entre frères et sœurs ou avec les parents… J’avoue que je n’étais pas très heureux lorsque les éclaboussures provoquées par un bambin survolté ont tout à coup dilué le mojito que je sirotais au bord de la piscine. Bref, je comprends fort bien pourquoi des gens préfèrent passer des vacances entre adultes et loin de moi l’idée de chercher à les culpabiliser. Reste que je continue de penser qu’ils se privent de quelque chose de précieux… Cette expérience me ramène au défi que représente l’accueil des enfants dans nos rassemblements liturgiques. Oh, lorsqu’ils restent bien tranquilles à leur place, en silence, comme c’est charmant! Mais quand ils se mettent à bavarder, à gigoter, à pleurer ou même à courir d’un bout à l’autre d’une allée, c’est une autre histoire… Je le confesse, il m’arrive de me dire que je me passerais bien de ces sources de distraction. Mais je les préfère mille fois à l’absence de ces petits visages curieux et, surtout, de leurs parents, porteurs d’une énergie nouvelle capable de rajeunir nos assemblées et d’y insuffler une vie vibrante. Au risque de paraître excessif, je serais même tenté d’adopter la suggestion d’un ami qui consisterait à afficher à l’entrée de nos églises: «Réservé aux enfants… et à ceux qui leur ressemblent». Ce serait peut-être un premier pas pour mettre en pratique cette recommandation de Jésus: «Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent.» (Matthieu 19, 14) Jean Grou
